En 2023 la compositrice Manon Lepauvre confiée à Eva Aubigny la réalisation de la partie chorégraphique de sa pièce Circé.

Ce projet raconte l’histoire de Circé, inspiré par la réécriture du mythe par l’autrice, américaine Madeline Miller. D’abord sur le mont Olympe où elle grandit en décalage avec les autres Dieux car elle n’a pas les mêmes volontés. Cette première grande partie se déploie dans un grand aplat où le temps semble suspendu. Une recherche sonore grâce à la synthèse d’un son simple qui se complexifie petit à petit avec les instruments acoustiques mêlés, indifférenciés.
Ensuite l’île d’Aeae point de jonction avec la terre, 9 objets physiques et auditifs qui représentent les 9 femmes présentent au plateau : 7 instrumentistes, 1 cheffe d’orchestre et 1 danseuse qui manipule les objets et crée leurs vies. Chaque objet sonore a ses propres caractéristiques temporelles, harmoniques, nombre d’instruments, densité, registre… et passe dans une réverbération à convolution émanant des objets présents au plateau. Au deuxième plan une autre temporalité suit sont chemin, elle peut être régulière, irrégulière, suspendu, pulsée… La danseuse appuie ou prend le contre pied parfois du premier plan, parfois du second, elle aussi a son propre chemin.
La dernière partie est la jonction entre le monde mythologique de Circé et le monde contemporain, le Molly, une plante puissante qui peut faire et défaire des sortilèges permet à la déesse de se protéger des hommes qui viennent sur son île et tente de la violer, elle les transforme donc en cochon pour se prémunir de leurs agressions. La danseuse, elle, se prépare à l’action. Les objets sonores de la seconde partie sont retravailler pour tirer le plus possible d’eux jusqu’à leur épuisement par la saturation, dans un grand courant d’énergie et un flux quasi ininterrompu…